Cher ***,
Je rentre à l’instant des « Iles d’Auvergne » [1], d’où mon silence de ces dernières semaines.
La traversée, avec « Gevaudan Airline », ne s’est pas faite sans péripéties.
Je m’étendrai, sous peu, sur l’installation pilote « dénouée, déliée, déroulée, dressée » que j’ai pu élever là-bas, et dont je te donne un aperçu ci-dessous.
Mais tu voudras bien, avant cela me suivre brièvement dans les étranges fantasmagories qui hantent mon avance vers l’été.
Les chiens de fer
A l’approche d’Avignon, autour de juillet
Avançant sans bravache,
chaque projet a son ordre de marche.
L’inexorable avancée de mes chenillettes de fer
témoignent de la dureté de mes faire,
et leurs traces scarifient la terre,
Chacune s’ouvre un passage,
C’est une épopée sauvage
et chaque virage (un dérapage) est un saccage.
Les traces se rapprochent, se croisent se chevauchent, labours sur labours.
A s’y suivre, à s’y perdre, à trouver son propre chemin, son propre destin
De derrière la ligne de crête monte des gros échappements brulants, l’orage.
Éructent les vénérables diesels, leurs pulsions, leurs compulsions, leurs convulsions.
En émanent d’épais panaches de fumées bleues,
composées, décomposées, recomposées, enroulées, déroulées, opalescentes, évanescentes.
Gitanes (inspiré d’un texte de chanson de 1996)
J’y vois des silhouettes, de douces trouble-fêtes, tentantes amulettes
Qui dansent comme des gitanes, sur des tables de cabaret
Et s’animent comme des squelettes, des flammes d’allumettes
Leurs doigts de jeunes sorcières, s’en vont tracer dans l’air,
Une musique de chance, d’amour et de lumière
A très bientôt, cher***, pour le vif.
Fr