Le posé-sol,
Dans mes installations, touche à l’origine du mouvement qui me porte.
Si je puis rêver un détail achevé, c’est bien celui de ce délicat contact.
Mâture : le touché
Elle pèse et appuie, mais sans bruire
Un touché sans blesser
Un posé, mais léger
De bambous, infondés
Non encastrés, enfoncés, enterrés
La surface n’est ni creusée, ni troublée
Le mat est creux
Sa trace est — moins qu’un disque — un anneau
A sa disparition, sur le gazon, ce seul signe
Griffe d’un visiteur fugace
Du passager le sillage
Voilure et textile : du sol, l’approche
On affleure, on effleure
Les toiles se tendent, prétendent, mais de toucher attendent
Elles s’approchent, se penchent
Miment un contact minime, infime
Geste qui tend et dans le temps s’étend
Et d’abord distant, le textile se distend
Pulsion, tension, extension, attraction
Courbes étirées, volutes voluptueuses
S’étendent vers l’intime
De la terre
Et l’épousent
Points de tire : du sol, l’accroche
Ces cordages et haubanages
Tractent des piquets-fil-acier
Dont l’empreinte est un point
Son impact, une piqûre
La mise-en-place est vigoureuse
La démise-en-place est souple
Car Ils sont courts
Puisque que l’on n’inflige
Qu’une faible tire à la tige
Et que bien peu endure
Le point d’amure
Attaches, mais lâches : du sol, la conjonction
Lovant le mousqueton en-tête
Le cordage est souqué
Les haubans de se tendre font mine
La tire n’excède pas celle d’une main
A la mise en tension
Deux doigts pincent « bout » et ferrure
Afin d’éviter la rétractation
Une perte de tension
Clefs marines simples
Le nœud est fait
Écrit du midi, bien que ciel soit gris, aujourd’hui, mon ami.
F***