SOCIOLOGIE – Appel à contributions – La déstabilisation des temps sociaux – XIXe Congrès international des sociologues de langue française à Rabat, Maroc, 2-6 juillet 2012

Rhuthmos
Article publié le 3 septembre 2011
Pour citer cet article : Rhuthmos , « SOCIOLOGIE – Appel à contributions – La déstabilisation des temps sociaux – XIXe Congrès international des sociologues de langue française à Rabat, Maroc, 2-6 juillet 2012  », Rhuthmos, 3 septembre 2011 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article391

En 2007 notre comité de recherche 10 « les temps sociaux » de l’AISLF avait placé notre rencontre à Istanbul sous la thématique « Temporalités sociales et Marchés ». Depuis 2008 et le dernier congrès de l’AISLF, la crise économique a déstabilisé les temps sociaux. En 2010, la Revue Temporalités à laquelle le CR10 est associé, s’est emparée de cette question et elle a tenu une journée d’études sur le thème « Temps de crises et crise des temps ». Nous souhaitons aujourd’hui poursuivre et amplifier cette réflexion dans le cadre du prochain congrès de l’AISLF. L’accentuation du chômage dans beaucoup de pays depuis et la débâcle des finances publiques ont conduit à renforcer quelques évolutions en cours : le recul du départ à la retraite, voir la fragilisation des retraites dans certains cas ; le déclin de l’État providence là où il existait encore, la privatisation des services publics etc. Ces évolutions obligent à envisager des nouveaux équilibres en matières de temps sociaux : au niveau des âges de la vie (Naville), au niveau des équations temporelles personnelles (Grossin), concernant les temps de loisir et du travail (Friedmann, Dumazedier), comme au niveau des identités (Dubar).


Ces nouveaux équilibres constituent des défis pour les années à venir. Comment combiner les temps sociaux à l’échelle d’une société, sachant que l’État se retire davantage de ses obligations laissant le champ à d’autres acteurs pour assurer la mise en cohérence ? Les transports, les écoles et les centres de formation, les universités, les professions, le travail, et plus généralement un ensemble d’institutions commencent à repenser les temps sociaux sous le signe de « l’austérité ». Ceci n’est pas un positionnement idéologique, mais une réalité qui commence à se dessiner dans le monde à différents niveaux : quand les revenus de retraite ne suffisent plus pour vivre, le retour sur le marché du travail devient une solution souvent incontournable ; quand l’école fournit moins de services, notamment de garde, les parents doivent trouver une autre solution ; quand les salaires des fonctionnaires et autres salariés n’augmentent plus, diminuent, les temps et activités des loisirs changent.


Bien sûr, cette évolution varie selon les pays, le degré de développement, l’orientation politique des gouvernements et des oppositions. Néanmoins cette évolution nous semble suffisamment importante pour placer le comité de recherche sous le signe de la « déstabilisation des temps sociaux ». Nous voudrions donc avec cet appel à communications inviter les contributeurs à réfléchir sur les diverses facettes de cette déstabilisation des temps sociaux. Celle-ci peut d’ailleurs avoir d’autres origines que la crise économique. Elle peut être liée à l’évolution des valeurs, des cultures et des croyances. Elle peut résulter des contradictions internes des institutions citées ci-dessus. La focale du comité de recherche vise à décrire et comprendre les changements qui se produisent dans l’organisation et la régulation des temps sociaux. Un ordre temporel qui se fissure ne donne pas forcément lieu à une nouvelle configuration ou à une nouvelle équation temporelle. Parfois néanmoins un nouveau compromis semble se dessiner. Nous inviterons donc les contributeurs à décrire ces changements et à proposer des cadres analytiques pour comprendre les évolutions en cours. Les études de cas, les monographies, les recherches quantitatives et qualitatives nous aideront à mieux cerner l’ampleur de cette déstabilisation des temps sociaux dans divers domaines de la vie sociale : les loisirs, l’alimentation, la famille, les politiques publiques, les relations professionnelles, le lieu de travail et l’entreprise, les professions, les institutions publiques comme les hôpitaux, les prisons, les écoles et les universités, les armées, les transports, et d’autres institutions comme les associations. Le comité de recherche sur les temps sociaux tentera alors d’organiser des séances croisées avec d’autres comités de recherche au regard des propositions à communications qui nous parviendront. La participation des doctorant(e) s est la bienvenue, comme celle de l’ensemble des enseignant(e)s-chercheurs en sciences sociales.


Nous proposons à tous, celles et ceux qui le souhaitent, une première réunion de préparation du colloque à Montréal. Celle-ci portera sur le choix des communications, l’intitulé des ateliers, les initiatives croisées avec d’autres CR qui peuvent être envisagées et les formes de valorisation des contributions. Cette réunion aura lieu le 5 octobre à 14 heures à l’UQAM (contact D. G. Tremblay)


Envoi des propositions de communications (6 000 signes, maxi.) jusqu’au lundi 26 septembre 2011 aux deux coresponsables du CR : thoemmes@univ-tlse2.fr et tremblay.diane-gabrielle@teluq.uqam.ca.


Voir également : Temps de crises et crise des temps, Temporalités. Revue de sciences sociales et humaines, N° 13, 2011. URL : http://temporalites.revues.org/index1457.html

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