Faut-il conserver le concept traditionnel de rythme ?

Pascal Michon
Article publié le 2 juin 2010
Pour citer cet article : Pascal Michon , « Faut-il conserver le concept traditionnel de rythme ?  », Rhuthmos, 2 juin 2010 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article4

Le rythme est en train de s’imposer sur la scène scientifique contemporaine. Dans de très nombreuses sciences de l’homme et de la société, mais aussi en philosophie et dans les sciences de la nature, ainsi que dans de nombreuses disciplines artistiques, les études consacrées au rythme se multiplient.


Cette effervescence s’accompagne toutefois d’un certain embarras conceptuel. Alors que de nombreux phénomènes échappent à son emprise, la plupart des études reprennent, sans discussion, la définition traditionnelle du rythme comme suite de temps forts et faibles organisée arithmétiquement.


L’un des premiers débats qu’il nous faut mener concerne donc la définition même du concept de rythme. Pouvons-nous, au regard même de nos besoins analytiques et de la très grande diversité des processus concernés, nous satisfaire de la définition traditionnelle héritée de Platon ? Ne devons-nous pas, au contraire, adopter une définition plus englobante, sur le modèle de celle que suggère Benveniste dans son article séminal « La notion de “rythme” dans son expression linguistique » ?


Ainsi le concept de rythme ne doit-il pas être redéfini comme rhuthmos, c’est-à-dire comme « manière spécifique de fluer » ? Ne se donnerait-on pas alors un outil pour penser à la fois les successions métriques et toutes les autres formes d’organisation fluante qui ne relèvent pas du métron ?

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