Pourquoi et comment étudier les rythmes sociaux au Moyen Âge ?

Jean-Claude Schmitt
Article publié le 1er juillet 2013
Pour citer cet article : Jean-Claude Schmitt , « Pourquoi et comment étudier les rythmes sociaux au Moyen Âge ?  », Rhuthmos, 1er juillet 2013 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article932
« Rythmes et Croyances au Moyen-Âge »

Journée d’études organisée par Marie Formarier et Jean-Claude Schmitt

23 juin 2012 – Paris


Présentation : Cette journée d’études a eu pour objectif de faire dialoguer les diverses disciplines concernées par le rapport entre rythmes et croyances au Moyen-Âge. Elle a accueilli des historiens, des anthropologues, des sociologues, des philologues et des linguistes. Présents dans la langue latine et les langues vernaculaires, dans la rhétorique du sermon, la prière et le chant, dans les attitudes et les gestes, dans les rues et les églises, les rythmes sont partout au Moyen-Âge : comme aujourd’hui, sans doute, mais suivant des modalités probablement différentes, propres à la société médiévale. Qu’ils soient naturels ou acquis au terme d’un apprentissage, les rythmes ponctuent l’espace-temps médiéval ; les étudier, c’est apporter un nouvel éclairage sur les représentations sociales des rapports entre croyances et savoirs, entre savoirs profanes et savoirs religieux, entre science et spiritualité. Plus spécifiquement, en quoi les rythmes font-il partie, au Moyen-Âge, des techniques du « faire-croire » ? Dans ce cadre, quelles sont les modalités de leur transmission, de leur production de leur diffusion et de leur circulation ? En quoi ces modalités sont-elles infléchies par les mutations politiques, sociales, culturelles et linguistiques que connaît le Moyen-Âge ? En quoi sont-elles imprégnées de l’héritage antique ? Les rythmes sont-ils toujours du côté des ceux qui savent « faire croire » ? Il nous faut préciser les contours du concept même de rythme : peut-on envisager une définition commune à toutes les époques historiques, la nôtre comprise ? Ou une définition qui vaille pour tous les champs envisagés ? Quelle place et quelle fonction attribuer à d’autres concepts liés (et pourtant bien distincts), comme la mesure, la régularité, la périodicité, la linéarité, la répétition ? Peut-on simplement appréhender les rythmes médiévaux comme une « manière de fluer » ?



9h00-9h30 : J.-C. Schmitt (EHESS) : « Pourquoi et comment étudier les rythmes sociaux au Moyen Âge ? »


Résumé : Le seul titre de notre rencontre, « Rythmes et croyances au Moyen Âge », nous amène à poser, à propos des mots qui le composent, une série de questions introductives auxquelles nous aurons les uns et les autres à répondre tout au long de cette journée : qu’est-ce que le « rythme », qu’est ce que la « croyance », quelle est la relation entre rythmes et croyances, quelle est la spécificité médiévale de ces notions et de cette relation par rapport à ce que nous pouvons en connaître dans notre propre culture aujourd’hui ? Par la seule invocation du « Moyen Âge », le programme de notre journée suggère une possible tension entre une conception moderne et une conception médiévale des rythmes. Avec raison : à notre notion élargie des rythmes comme « manière de fluer » dans tous les domaines de la vie et de la société, s’oppose une définition médiévale plus restreinte, qui lie le rhythmus aux seuls arts du langage, à la grammaire et à la rhétorique, à la poésie et à la prose rythmique

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