Le “quanto syllabique” : métrique poétique arabe et rythmique bichrone au Yémen

Article publié le 2 septembre 2013
Pour citer cet article : , « Le “quanto syllabique” : métrique poétique arabe et rythmique bichrone au Yémen  », Rhuthmos, 2 septembre 2013 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article959

Ce article a déjà paru dans la Revue des Traditions Musicales du Monde Arabe et Méditerranéen, n° 6, Beyrouth, 2012, p. 19-42 . Nous remercions Jean Lambert de nous avoir autorisé à le reproduire ici. Au-delà de ses aspects techniques et érudits, la réflexion générale qui y est menée intéressera tous les lecteurs concernés par les rapports entre métrique poétique et rythmique musicale.


La séparation historique des études sur la musique (musicologie) et des études sur
la poésie (linguistique, poétique) a induit un hiatus épistémologique entre ces deux
domaines, comme s’ils se distinguaient d’une manière naturelle et ontologique,
« comme s’il y avait une poésie qui ne serait que langage, et une musique qui ne
serait pas du langage », selon une expression de Jean Molino. Aussi existe-t-il
entre musique et poésie un vaste « no man’s land » épistémologique où ces deux
domaines se recoupent largement, mais où règne un grand désordre conceptuel, car
les spécialistes s’y sont longtemps renvoyé la balle. Cet angle mort reste à explorer
pour chaque tradition culturelle, qui définit différemment « poésie » et « musique ».
A partir d’une conception sémiologique, les relations entre langage et musique
avaient été décrites il y a un quart de siècle par J. Molino, comme un « feuilletage »
(Molino 1975, p. 59), non pas une simple superposition de couches, mais plutôt
comme un entrelacs complexe. Pour ma part, je suis tenté de donner à cette métaphore du feuilletage une connotation géologique, celle de terrains soumis à des
pressions, des soulèvements, des affaissements et des érosions diverses. [...]

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