Le moment 1900 et le rythme

Rhuthmos
Article publié le 23 octobre 2017
Pour citer cet article : Rhuthmos , « Le moment 1900 et le rythme  », Rhuthmos, 23 octobre 2017 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article58

Extraits de O. Hanse, Rythme et civilisation dans la pensée allemande autour de 1900, Thèse Uni. de Rennes 2, 2007, p. 19, n. 34-35.


  • C. Lubkoll, « Rhythmus. Zum Konnex von Lebensphilosophie und ästhetischer Moderne um 1900 », in C. Lubkoll et al., Das Imaginäre des Fin de siècle. Ein Symposium für Gerhard Neumann, Freiburg im Breigau, Rombach, 2002, p. 83-110.


Dans cet article, Christine Lubkoll montre que l’ « émancipation du rythme par rapport à la mesure » constitue un « paradigme central de la révolution esthétique » qui a lieu autour de 1900. Partant de l’influence des vitalistes Henri Bergson (1851-1941) et Ludwig Klages (1872-1956), elle analyse, chez Gustav Mahler (1860-1911), l’émergence d’un « rythme » – principe vital caractérisé par sa continuité et son aptitude au renouvellement – distinct de la « mesure » – conçue comme répétition régulière et mécanique –, prouve la présence de tendances similaires dans la Revolution der Lyrik d’Arno Holz (1863-1929) ainsi que chez Rainer Maria Rilke (1875-1926), avant de conclure à une tension constitutive de la Fin de siècle, qui provient de l’expérience d’un « ordre qui se brise lui-même » : « Der Rhythmus als Widerspiel von Gleichmaß und Bewegung, Struktur und Dynamik wird als das Medium des Imaginären schlechthin fruchtbar gemacht. Er bewegt sich an der Grenze zwischen Zeichen und Körper, zwischen Ordnung und Rausch ; er verweist auf die dionysische Entfesselung, von der das Fin de siècle träumt, und er bringt diese mit seiner formgebenden Gangart zugleich selbst zum Klingen. » (Ibid., p. 110)


Une des idées intéressantes énoncées par Christine Lubkoll, puis reprise par Gabriele Brandstetter, est celle du paradoxe constitutif d’un discours qui postule l’origine naturelle du rythme, tout en admettant que celui-ci ne peut être retrouvé que par des mécanismes culturels : « Rhythmus ist ohne eine abstrakte, übergeordnete Struktur nicht denkbar, oder radikaler : Rhythmus existiert nicht an sich, sondern wird erst über kulturelle Ordnungen erfahrbar. Die Paradoxie bzw. Aporie der Rhythmusdebatten um 1900 besteht gerade darin, daß ein natürlicher, organischer “Ur-Rhythmus” postuliert wird, der einerseits durch die Mechanismen der Kultur verstellt, andererseits aber nur über diese zugänglich ist. » (Ibid., p. 84 sq.)


  • G. Brandstetter,« Rhythmus als Lebensanschauung. Zum Bewegungsdiskurs um 1900 », in Christa Brüstle et al., Aus dem Takt. Rhythmus in Kunst, Kultur und Natur, Bielefeld, Transcript, 2005, p. 33-44.


L’article de Gabriele Brandstetter approfondit ce paradoxe tout en rappelant les principaux protagonistes du « débat sur le rythme », et il souligne la médicalisation qui apparaît dans les discours sur l’arythmie.

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