ÉTUDES AMÉRICAINES – Soutenance de la thèse d’Emöke Simon : « Gertrude Stein : l’identité à l’épreuve du rythme » – Paris – 21 novembre 2014

Rhuthmos
Article publié le 5 novembre 2014
Pour citer cet article : Rhuthmos , « ÉTUDES AMÉRICAINES – Soutenance de la thèse d’Emöke Simon : « Gertrude Stein : l’identité à l’épreuve du rythme » – Paris – 21 novembre 2014  », Rhuthmos, 5 novembre 2014 [en ligne]. https://www.rhuthmos.eu/spip.php?article1381
La soutenance de la thèse d’Emöke Simon


« Gertrude Stein : l’identité à l’épreuve du rythme »


aura lieu le vendredi 21 novembre 2014 à 15H00

à l’université Paris 3–Sorbonne Nouvelle

Institut du Monde Anglophone, salle 12

5 rue de l’École de médecine, 75006 PARIS


Résumé : La conception steinienne du rythme comme manifestation de l’identité ouvre la voie à une perception diagrammatique du texte. Si le rythme est dia-grammaire, c’est-à-dire l’image en mouvement d’une pensée, il postule une conception littérale du rapport de l’acte d’écriture et d’une idée susceptible de le motiver. Cette étude propose de considérer le rythme textuel de Gertrude Stein comme l’expression d’une pensée qui interroge le concept d’identité en tant que champ de confrontation entre l’intérieur et l’extérieur, entre le désir et la loi, entre soi et autrui, ou encore, entre l’écrivain et le lecteur. Les textes de Gertrude Stein interrogent l’être au monde – collectif et singulier – à travers leurs personnages également, toutefois ceux-ci se laissent investir par le rythme au point de devenir des personnages rythmiques, en même temps que le rythme devient l’espace performatif où les figures de l’Un, du double et du multiple se défient ou se superposent. L’interaction de ces figures, la nature des rapports qu’elles engagent donnent lieu à une expérience rythmique à multiple visages qui, traversées par la logique de la sensation, postule la présence du texte comme corps et place le rapport de l’écrivain et du lecteur sous le signe du devenir. Si le rythme interroge l’identité, c’est par le rythme qu’une identité textuelle peut être saisie. Émergé de son élan vers le lecteur et son désir du rythme, le texte steinien pourrait alors se définir à travers un geste d’écriture et d’une voix qui le sculptent selon les lois du pli, du chiasme, ou du cercle, sous les yeux du lecteur et d’un regard qu’il porte sur lui-même. L’intensité et l’immediateté qui le caractérisent lui assurent le statut d’une action performative semblable à la ritournelle. L’écriture de Gertrude Stein est présence qui interroge, remet en question à la manière d’un postulat critique, déterritorialise et territorialise le champ artistique contemporain où il continue à se chercher dans son rapport à autrui.


Mots-clés : identité, rythme, diagramme, désir, ritournelle, performance.


Abstract : Gertrude Stein : Identity and Rhythm – The Steinian conception of rhythm as expression of identity paves the way for a diagrammatic perception of the text. If rhythm is a diagram, that is to say, the image in movement of a literary thinking, it asserts a literal conception of the relation between the act of writing and an idea as its possible motivation. This study proposes to approach the textual rhythm of Gertrude Stein as the expression of a thinking that calls into question the concept of identity considered as the confrontation of inside and outside, of desire and law, of self and other, or of the writer and the reader. Gertrude Stein’s text questions the being in the world – the collective being as well as the individual – also through its characters, yet they are so intensely conditioned by the rhythm that they become rhythmic characters, meanwhile the rhythm becomes this performative space where the figures of One, the double and the multiple overlap or challenge each other. The interaction of these figures and the nature of the dynamics they engage produce a rhythmic experience of multiple faces which, conditioned by a logic of sensation, asserts the presence of the text as body and places the writer/reader relationship under the sign of becoming. If rhythm questions identity, it is through the rhythm that a textual identity may be grasped. Emerging from its movement towards the reader and the desire of rhythm, the steinian text could then be defined in terms of a gesture of writing and a voice which shape it according to the laws of the fold, the chiasm, the circle, in the reader’s presence and under the gaze of the text itself. Through its immediacy and its intensity, such a text may claim to ensure a performative action similar to that of the refrain. Gertrude Stein’s writing is presence which questions as a critical statement does, it deterritorialises and continues to reterritorialize the field of contemporary art where it continues its quest of identity in relation to the other.


Key-words : identity, rhythm, desire, refrain, performance, diagram.

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